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23/09/2019

Des nouvelles du Gros Truc en Prose (GTP) : soudain

dans le tapuscrit de 273 pages

qui constitue mon GTP à ce jour,

le mot soudain (variante : soudainement)

apparaît 47 fois.

 

les personnages qui respirent et s'agitent ici

vivent donc un truc soudain toutes les 5.8085106383 pages.

 

et encore : sans que j'aie pris en compte les

tout à coup

les

tout d'un coup

et les

sans crier gare.

 

leur vie est vraiment

passionnante, n'est-ce pas ?

 

21/09/2019

Des nouvelles du Gros Truc en Prose (GTP)

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Cher monde cruel,

 

Ça fait longtemps - trop longtemps - que nous ne nous sommes pas parlé.

Je sais. C'est de ma faute. Mais je t'avais prévenu : j'étais occupé avec mon Gros Truc en Prose.

À shooter cinq cents heures de rush pour une liasse de 270 pages.

À passer mes nuits et mes jours dans la salle de montage, à me nourrir de la substance noire qui apparaît spontanément sous mes ongles.

À polir le plan, à visser des chevilles, à lustrer la structure, parce que les Gros Trucs en prose sont surtout une affaire de structure.

À faire comprendre à la femme que j'aime que tous ces trucs           avec les blancs typographiques les majuscules et les italiques C'EST AVANT TOUT une question d'oreille.

Bref, je faisais comme le gars de l'huile sur toile ci-dessus,

je traduisais les évangiles.

(Si si, tu verras, tu verras.)

Maintenant, le Gros Truc en Prose est pratiquement fini.

C'est affreux.

J'ai très peur de rester tout seul comme une merde.

Alors, cher monde cruel, me revoilà :

Je vais me remettre à utiliser Hautetfort pour bidouiller des trucs,

enclencher des machins.

Des fois, ce sera des poèmes.

Des fois, des considérations sur le Gros Truc en Prose.

Des fois, ce sera bon.

Des fois, ce sera pourri.

Ce n'est pas grave : ceci est un cahier de brouillon à ciel ouvert.

Bisou.

 

19/05/2019

Et à part ça, le boulot, ça va ?

Deux ans que je suis engagé dans une course au finish avec Gros Truc en Prose (GTP) : joyeux anniversaire !

Deux ans que je trouille comme un gosse et que j’accroche mon souffle aux pots d’échappements.

Mon GTP n’a pas de jambes. À vrai dire, il a rarement un corps.

Il vit sous la forme d’un fichier numérique dans certains serveurs de la Silicon Valley, voilà – dans ces grands data centers où il fait plus chaud que sous l’aisselle d’un ours blanc.

Pourtant il court plus vite que moi.

Et il me nargue :

As-tu bouclé le chapitre 14, mon enfant ?

Comment, tu n’en es qu’au chapitre 17 ?

Et la scène de cul du 22 ?

Et l’entrée en scène des gendarmes ?

Et la description tant attendue des décorations florales de la fête ?

Magne-toi et rendez-vous au chapitre 33,

j’ai envie qu’on se mette sur la gueule !

Mon GTP a battu des records d’amaigrissement : moins 70 pages en trois semaines.

Forcément, ça allège.

Il a largué en sus une bonne cinquantaine de personnages secondaires.

Les plats, il a dit. Les transparents.

Ceux qui n’étaient là que pour avoir un blaze.

Quant à moi je fais ce que je peux, mais avec l’obésité galopante de l’écrivain, voyez-vous.

Assis, le ventre qui m’arrive à mi-cuisse.

Et la chassie dans les yeux. Et les croûtes.

Je ne m’avoue pas vaincu.

Mais mon GTP a un avantage : il court en ligne droite.

Moi, je passe mon temps à aller et venir entre le chapitre 12 et le chapitre 24, à sauter du chapitre 30 au chapitre 17, puis encore une fois ça ne va pas, je retourne à la case départ.

Que devenez-vous, personnages secondaires ?

Parfois je me le demande.

Je ne vous ai pas effacés : vous vivez dans un document Word à part, intitulé « Personnages Tenner ».

Est-ce que vous vous tenez chaud ?

Est-ce que vous vous faites une raison ?

Est-ce que là où je vous ai mis, vous avez enfin réussi à vous mettre d’accord ?

(Ils ne répondent pas. J’ai peur qu’ils fassent la gueule.)

Et toi, mon GTP, qui es-tu ?

Une espèce de western ?

Une tentative foireuse pour faire tenir les grandes plaines et leur rapport bizarre aux étrangers et à la religion entre deux collines de la Drôme ?

Le truc le plus fabriqué, et paradoxalement le plus personnel que j’ai jamais écrit ?

Une réécriture de La Zizanie ou de n’importe quel tome d’Astérix où volent les poissons, les enclumes ?

Une possible suite à la chanson Gigi l’amoroso ?

Une vengeance de plus contre les terrains de cross et les abribus ?