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09/12/2019

Une émission radiophonique sur radio Canut

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Cher monde cruel, 

 

Il y a quelques mois l'excellentissime Fabien Drouet m'a proposé de participer à une émission bimensuelle sur Radio Canut, la radio alterno historique de la bonne ville de Lyon. 

Le pilote est désormais en podcast. Tu peux écouter ça ici.

Pour le confort de toutes et tous, le numéro 1 a été débité en deux bouts, avec les camarades suivants si je lis bien la notice : 

Emission 1, première partie : avec Béatrice Machet, une lecture d'un texte de Brigitte Fontaine, Marion & Sarah (créatrice d'un lieu de répit à Villeurbanne pour les familles sans toit) et Judith Wiart

Emission 1, deuxième partie : avec Stéphanie Durdilly, Jean-Baptiste Happe, Laurent Bouisset, ton serviteur, Miyavi, CLN, Incarnation Giuntini

Bien content de me trouver en si belle compagnie. 

Comme tu peux le constater, les grossièretés me font toujours autant rire.

Bien cordialement.

 

05/12/2019

Jean-Claude requiem IX

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Je ne vis pas seul avec ce manque.

On l’a déjà dit : au sous-sol vit une étrange population

Etonnamment masculine et dotée de chaussures de sécurité.

Je dis : Serge. David (qui s’appelle en réalité Gilbert et est le seul agent d’entretien que je connaisse à passer la serpillière fringué comme s’il allait au mariage de sa fille). Roland. Roland. Audrey. Guy. Marie-France. Marie-Jo. Nasser. Yohann. Mon ex-binôme et les gars de l’amiante, qui ne sont pas de chez nous et dont je ne connais pas les noms.

Une autre méthode serait de leur demander à eux comment ils font, avec ce vide de Jean-Claude.

Nous pourrions nous tenir tous par la main et scander ensemble ce qui deviendrait le Livre des Morts lyonnais –

mais ce n’est pas ma méthode.

La fuite du 4eétage a été réparée.

Des agentes de service noires ont épongé.

Un peu d’amiante a été retirée des étages 7 et 8 du silo

On a installé des tapis adhérents anti-poussière entre les couloirs du personnel et les salles publiques.

Au 4eles gars de l’événementiel ont monté une expo photo de l’artiste en résidence

Je ne sais plus comment elle s’appelle

Mais les clichés me plaisent beaucoup :

Le sujet de l’expo est les travaux du silo justement

De larges prises de vues d’armatures de fer, de cloisons éclatées, de tas.

Tas de trucs

tas de matériaux.

Restés quarante ans dans une logique une imbrication parfaites.

Et soudain en quelques minutes et quelques coups de masse

devenus indéchiffrables.

Archéologiques.

Abstraits.

Les couleurs vont de rouille à poussière en passant par orange et vert sombres –

Orange et vert des sombres années 70, année de conception du bâtiment.

Pas d’hommes pas de femmes.

Mais des formes. Des perspectives. Des lignes.

 

Je pense à Jean-Baptiste, tueur à gages.

Un contrat a été honoré.

Quelque part, quelque part.

D’une certaine façon, d’une certaine façon.

Mais quoi qu’on en dise dans les dessins animés en images de synthèse

Les fourmis existent collectivement, avant tout.

La vie reprend son cours, toujours.

 

 

03/12/2019

Jean-Claude requiem VIII

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Un matin je croise Jean-Baptiste, le chef du service web. Je me dis qu’avec son long imperméable et sa stature, son costume parfaitement ajusté, sa cigarette, so british et détendu.

On dirait Anthony Perkins déguisé en Cary Grant.

Je me dis encore que, si un jour je fais un film sur un tueur à gage c’est lui que je prendrai en vedette.

Nul ne s’est jamais dit ça à propos de Jean-Claude.

Je revois Jean-Claude venant nous glisser quelques mots en salle de tri,

Je pense : cages à poules.

Je pense : clapiers au fond du jardin.

Je pense : ce type passe devant une casse automobile pour venir au boulot

S’arrête au stop devant un vendeur de sculptures en plâtre.

Ce genre de décor.

Qu’est-ce que j’en sais en fin de compte ?

Que Jean-Claude n’est pas Jean-Claude n’est plus Jean-Claude. Ou pas que Jean-Claude.

Jean-Claude est une époque de ma vie.

Révolue.