12/07/2016
Mouches volent
frayeur instinctive de la nuit
chez le nourrisson de 2 à 40 ans
cancer du pancréas
tumeur spirituelle
puisque nos vies c'est nos ventres
on peut aussi laisser pousser notre angoisse d'hiver
et bien s'amuser à remplir nos vies
mayonnaise
pickles
chips-bacon ―
restent des coins pas éclairés
c'est une chance même si ça fait mal
pépé eut des complaisances
ça t'a appris à mieux connaître tes capacités
(encore le ventre)
on peut s'obstiner à faire des gosses
(port gratuit à partir du 4ème)
mais après faut trouver les mots
ce n'est rien mon petit
ce n'est rien d'autre que ça
voir le monde de très loin
puis le sol de très près
comme ça
en deux secondes chrono
pas de loup sous le lit
pourtant ils ont la belle fourrure la liberté et surtout l'endurance
pas plus de lutins
pourtant ça aurait fait tellement de bien à cette fille dans le métro
ses écouteurs et ses tatouages Star wars
et au-dessus les mouches volent
en disant eh c'est pas parce qu'on est pas syndiquées
qu'on va se laisser enculer
chaque matin je retourne à la bibliothèque municipale
c'est puéril
mais je ne peux pas m'en empêcher
quoi qu'il en soit
y a d'la vie vu qu'on est là pour en parler
tout ça a certainement un sens hélas
07:03 Publié dans Bouts de peau | Tags : mouches, mayonnaise, port gratuit | Lien permanent | Commentaires (0)
09/07/2016
Acariens acariennes
Acariennes,
acariens.
Punaises,
punaises.
Amibes,
amibes.
Bactéries,
bactéries,
si je m'adresser à vous ce soir,
c'est pour vous dire
ma volonté d'apporter un grand message d'apaisement
en notre commune appartenance au règne
animal.
Et pourtant
je ne vous aime pas.
Je trouve que vous êtes une population inassimilable
vous caguez sur mes coutumes,
vous mouchez sur mon mode de vie,
vous grattez sous mes valeurs républicaines.
Et surtout
je trouve que vous faites preuve d'un sans-gêne
incroyable.
Vous êtes comme cet acteur américain
qui visite la femme que j'aime, la nuit.
Dans ses rêves.
Vous passez plus de nuits que moi à ses côtés.
Vous avez en elle des intimités
que je ne pourrai jamais emprunter.
Vous êtes comme ce type basané avec ses béquilles
qui quête devant le métro alors que j'ai seulement une pièce de deux euros en poche
et un manuscrit chez tous les éditeurs de Paris.
Vous
me grattez l'intérieur de la conscience.
Vous c'est le principe
celui de ma mauvaise humeur
de mes brûlures d'estomac.
Vous m'échauffez la rate.
Vous me dézinguez le foie.
Il faudra attendre l'an 2223 pour que soit promulguée
l'abolition de la traite des animaux,
mais là encore
vous ferez l'objet de discriminations.
Et moi-même
qui suis à l'avant-garde de la pensée européenne
je continue à bouffer de la viande
et à guetter l'aurore
à la recherche d'un état poétique qui me permette
de vous aimer quelquefois, ainsi que le monde entier
ainsi que le monde entier
pendant quelques secondes.
Ces états existent
c'est dans les manuels scolaires.
Ce sont des états poétiques.
Bouquets de secondes
à gagner par des mois de tête dans le cul.
Mais dans la vie
la vie vivante,
dans la vivisection réelle et quotidienne,
dans le plein gras saturé saturant,
je vous le dis sans pudeur ni langue de bois,
on ne s'aimera jamais.
Soyons-en conscients et agissons en conséquence.
Car en conséquence je ne vous veux pas de mal.
Acariennes, acariens,
punaises, punaises,
amibes, amibes,
bactéries, bactéries,
moi, mes potes,
coexistons.
C'est tout ce que je puis vous promettre dans l'état actuel des choses de mon ventre,
et c'est beaucoup plus qu'une promesse électorale.
Bises,
Greg.
07:02 Publié dans Bouts de peau | Tags : acariens, bactéries, gratter, aimer tout | Lien permanent | Commentaires (0)
01/07/2016
Lettre à un jeune poète - pour Pauline Catherinot
Quand soudain Pauline Catherinot, qui quand elle écrit pas de poèmes s'entend plutôt bien à pervertir la jeunesse, me demande ce que j'aurais à dire à un jeune poète pour l'aiguiller dans la lente course aux honneurs qui est notre quotidien.
Moi, je veux bien.
Mais attention, j'annonce d'avance que la plupart des réponses que j'ai à donner à cette question auraient fait frissonner d'horreur le jeune poète que je fus, cette fin du XXè siècle où Pascal Obispo régnait sur les ondes
Mais c'est Pauline.
C'est ma pote.
Et je l'admire beaucoup.
Et c'est pour la jeunesse.
Alors, je m'y colle, et ça finit sur le très beau site de Pauline, Encéphalogramme du spectateur, qui est une revue poly-disciplinaire à soi tout seul.
Merci à elle, et bravo pour son choix de photo, qui résume exactement ce que je pensais quand j'estois un jeune poète, justement.
(voir plus haut)
08:26 Publié dans Bouts de peau, Conneries, Revues, Web | Tags : lettre à un jeune poète, encéphalogramme du spectateur, pauline catherinot | Lien permanent | Commentaires (2)