09/07/2016
Acariens acariennes
Acariennes,
acariens.
Punaises,
punaises.
Amibes,
amibes.
Bactéries,
bactéries,
si je m'adresser à vous ce soir,
c'est pour vous dire
ma volonté d'apporter un grand message d'apaisement
en notre commune appartenance au règne
animal.
Et pourtant
je ne vous aime pas.
Je trouve que vous êtes une population inassimilable
vous caguez sur mes coutumes,
vous mouchez sur mon mode de vie,
vous grattez sous mes valeurs républicaines.
Et surtout
je trouve que vous faites preuve d'un sans-gêne
incroyable.
Vous êtes comme cet acteur américain
qui visite la femme que j'aime, la nuit.
Dans ses rêves.
Vous passez plus de nuits que moi à ses côtés.
Vous avez en elle des intimités
que je ne pourrai jamais emprunter.
Vous êtes comme ce type basané avec ses béquilles
qui quête devant le métro alors que j'ai seulement une pièce de deux euros en poche
et un manuscrit chez tous les éditeurs de Paris.
Vous
me grattez l'intérieur de la conscience.
Vous c'est le principe
celui de ma mauvaise humeur
de mes brûlures d'estomac.
Vous m'échauffez la rate.
Vous me dézinguez le foie.
Il faudra attendre l'an 2223 pour que soit promulguée
l'abolition de la traite des animaux,
mais là encore
vous ferez l'objet de discriminations.
Et moi-même
qui suis à l'avant-garde de la pensée européenne
je continue à bouffer de la viande
et à guetter l'aurore
à la recherche d'un état poétique qui me permette
de vous aimer quelquefois, ainsi que le monde entier
ainsi que le monde entier
pendant quelques secondes.
Ces états existent
c'est dans les manuels scolaires.
Ce sont des états poétiques.
Bouquets de secondes
à gagner par des mois de tête dans le cul.
Mais dans la vie
la vie vivante,
dans la vivisection réelle et quotidienne,
dans le plein gras saturé saturant,
je vous le dis sans pudeur ni langue de bois,
on ne s'aimera jamais.
Soyons-en conscients et agissons en conséquence.
Car en conséquence je ne vous veux pas de mal.
Acariennes, acariens,
punaises, punaises,
amibes, amibes,
bactéries, bactéries,
moi, mes potes,
coexistons.
C'est tout ce que je puis vous promettre dans l'état actuel des choses de mon ventre,
et c'est beaucoup plus qu'une promesse électorale.
Bises,
Greg.
07:02 Publié dans Bouts de peau | Tags : acariens, bactéries, gratter, aimer tout | Lien permanent | Commentaires (0)