16/12/2019
Jean-Claude requiem X
Cependant une question demeure :
Est-ce que Serge, David, les Roland, Marie-Jo, Marie-France
moi.
Est-ce que nous avons fait ce qu’il fallait faire
pour que l’âme de Jean-Claude
s’apaise et aille rejoindre
le lieu que les âmes sont censées rejoindre
Quand elles en ont fini avec la graisse
les jambes qui gonflent
les sudations qui mettent mal à l’aise
les petites stagiaires fines comme des bâtons de glaces
à qui on veut seulement dire bonjour.
Chacun de nous
d’une façon ou d’une autre
a dû se poser la question
chacun avec sa culture et sa sensibilité.
Pour ma part
j’ai pensé que si j’étais du Tibet
et si j’avais le crâne rasé alors je saurais
quoi dire à qui sur quel rythme et sur quel ton
pendant quel nombre de jours
un multiple de sept probablement.
Des livres des morts me passent de temps en temps dans les mains au département Civilisations
et c’est toujours pareil :
fascination fébrile du grain du papier sous mes doigts
impression d’être sur le point d’accéder au secret de quelque chose
foule de sensations dans le néocortex en forme de ET SI, ET SI…
puis au bout de trois pages
ça devient indiscutable : je m’emmerde.
Trop de gras
ma vie sans doute.
Trop de gras
trop d’amour pour le
quelques étapes spirituelles remises à demain comme tout un chacun
mais
il ne s’agit pas de moi ici :
il s’agit de Jean-Claude
de l’âme de Jean-Claude.
Son souffle, sa façon traînante d’amener ses chaussures
de sécurité et ses palettes dans votre champ auditif.
Son addiction aux chevaux qui courent vite.
Les formules, les équations qui lui permettront de s’en aller d’ici
de ne pas avoir à planer sur ce sous-sol pour l’éternité
si tant est qu'elle ait mieux à faire ailleurs.
05:33 Publié dans Jean-Claude | Lien permanent | Commentaires (0)
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