Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

23/10/2019

Jean-Claude requiem IV

jean-claude, enlumineurs

 

Si on m’avait dit il y a encore une semaine que je serais parti pour une série sur Jean-Claude, j’aurais été bien étonné.

 

Qu’est-ce que Jean-Claude ? Un des êtres humains les plus faciles à dessiner qu’il m’ait été donné de rencontrer. Vous êtes en réunion d’équipe, votre tête se fait lourde, la paume sur laquelle elle est posée perd sa vertu antidérapante, l’heure est grave : à cette quantité le café fait son effet inverse et le peu que vous avez pris en note – chiffres. Bilans. Diagrammes. Sigles. Noms de collègues d’autres services sans visage – est tellement incongru que ça en devient poétique. Une série de spirales entoure ces éléments, et une tête de licorne, un taureau, une ligne de crânes dont un sur trois arbore une couronne royale et un sur trois une tiare. Et tout à coup, au moment où votre cheffe de service vient de faire une annonce primordiale pour la bonne tenue de l’événement Cuisine & alimentation qui va occuper la boîte une bonne partie de l’année 2020, votre voisine de gauche s’écrie :

 

- Mais c’est Jean-Claude !

 

Vous levez votre stylo. Elle a raison. Jean-Claude est là, tout Jean-Claude, pantalon pro à larges poches chaussures de sécurité gilet aux armes de la ville sueur sur couperose lunette et son bide, en avant en avant, et son nez, grandes heures de la BD franco-belge pour enfants. Qu’est-ce que Jean-Claude ? Celui qui a raté son époque pour figurer en volume sur les parois de la grotte Chauvet, pour être exhumé en obsidienne d’une nécropole hittite.

 

Les commentaires sont fermés.