03/03/2013
Peinture
Et puis j'ai aussi eu ma phase peintre.
Peintre en poitrines et en jarrets uniquement, mais peintre très consciencieux.
Je me suis cherché longtemps. J'ai commencé à peindre au couteau.Et puis ça m'a lassé. Je me suis tourné alors vers la lance à incendie. Mais j'ai assez rapidement flairé la cucuterie inhérente à cette technique et j'ai aussi laissé tomber.
Je me suis alors tourné vers la peinture au lasso, au pic à glace, au divan, au mercure liquide et au pollen, sans jamais arriver à maîtriser totalement mon sujet.
J'ai même poussé la prétention jusqu'à peindre à la Kalachnikov vers la toute fin des années 90.
Quel manque de sens de l'histoire de l'art, n'est-ce pas ?
Cela faisait déjà vingt ans que plus personne ne peignait au napalm.
Voilà comment on apprend qu'à un certain âge on n'est génial qu'à force d'inculture.
Les éditeurs et directeurs de galeries qui ne se faisaient pas prier pour me l'expliquer ont ma plus profonde reconnaissance, maintenant. Mais à l'époque, je me vexais vite. J'avais tendance à les passer au broyeur automatique et à les éclater façon expressionnisme abstrait.
Et je retournais peindre au couteau.
Rien ne vaut les techniques traditionnelles - les plus héroïques parmi mes ancêtres n'avaient-ils pas fait fortune en peignant à la teub? - , mais arriva le jour où j'en a eu vraiment ma claque.
Trop salissant, la peinture.
Trop contraignant en termes de matériel et de décors.
Alors maintenant j'écris, voilà.
11:09 Publié dans Bouts de peau | Tags : peinture, napalm, kalachnikov, couteau, histoire de l'art | Lien permanent | Commentaires (0)