12/10/2014
Jetez-en plus
jetez-en plus
rajoutez-en
remettez-en une couche et encore une couche
je ne sais pas qui a dit il y a trop de tout mais c'est faux
sûrement un mec du genre Paul Celan
moi j'ai trouvé ça sur le blog de mon copain Bernard
la vérité c'est qu'il n'y en a jamais assez
jamais assez de dimanches pluvieux
jamais assez de gosses qui hurlent
jamais assez de livres à lire à s'en éclater la cornée
jamais assez de mouchoirs qui s'agglutinent dans la poche
après avoir épongé jamais assez de balançoires
jamais assez de réunions de famille
jamais assez d'errances entre grandes-tantes à mesurer son propre néant intérieur
jamais assez de sensation de manque
je ne fais pas dans l'ironie
je suis sérieux
il n'y a jamais assez d'envies de meurtre dans les métros arrêtés
et jamais assez de solitude
ni de brûlures d'estomac
alors remettez-en
balancez-m'en pelletée après pelletée dans la gueule
elle est grande ouverte
et elle n'a toujours pas fini de suffoquer
19:48 Publié dans fins de séries | Tags : jamais assez, réunion de famille, gosses qui hurlent, gueule ouverte, balançoire | Lien permanent | Commentaires (1)