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22/01/2016

Jamais rien d'anodin

Jamais rien d'anodin,

dans rien. Nulle part. Jamais.

Je ne suis plus assez ado pour appeler ça de la souffrance

mais c'est crevant.

Actuellement j'écris de la poésie pour les fesses d'un type,

qui vient tous les jours se connecter sur internet dans la bibliothèque où je bosse.

Ses longues fesses rouges, comme des arguments électoraux,

ou des barbes à papa, mais qui seraient en caoutchouc rougeâtre,

à jamais figées dans l'hésitation à couler.

Et les lectrices octogénaires de romans du terroir,

et les lycéennes voilées parfaitement bien élevées,

font un petit arc de cercle en passant.

Lui, il sent.

Pas exactement la charogne : le clodo propre,

l'odeur des toilettes de la bibliothèque municipale, dans les grandes villes.

Il a 23 ans, ça je le sais,

même s'il en fait 35.

Il a 126 euros de livres à rembourser,

depuis janvier 2015.

À part ça ?

Il semble que la grande majorité des êtres qu'il insulte n'existent pas dans la même dimension que toi et moi.

Pourtant, un jour, il est sans doute capable de sortir de sa tronche et de buter quelqu'un.

Peut-être moi.

Si j'arrive aujoud'hui à être un fonctionnaire sincère,

si j'arrive à refouler ma mauvaise humeur,

j'aurai gagné quelque chose sur la morosité.

Mais lui ?