27/11/2013
Cher Li Zhenfan
Cher petit dragon,
tu me connais mieux que personne
de 10 à 14 ans j'ai dormi sous une vingtaine de posters à ton effigie
alors ce n'est pas à toi que je vais la faire
oui cher petit dragon
tu sais tout
depuis je t'ai remplacé sur mes murs
Keith Richards Joyce Cendrars puis
le vide
mais je ne pourrai jamais nier que tu as été mon premier poète
la scène des nunchakus dans La Fureur du dragon
la première perf de ma vie
j'ai tant dormi
sous des représentations de toi torse nu muscles saillants sueur dans les contours
que je me demande comment j'ai fait pour ne pas devenir homo
ou du moins lire tout Mishima
avant la vingtaine
tu peux te vanter
d'être celui qui m'a vu
travailler dormir chialer rêver me toucher
plus que toutes mes femmes réunies
et le premier à m'avoir enseigné la vertu artistique de la rigueur et des séries de pompes
tu vois
j'ai oublié plein d'anniversaires cette année
mais pas le tien
bien que j'aie passé nos années de séparations
à pratiquer des exorcisme
pour faire sortir m'enfance de ce corps
j'ai voulu te jeter avec l'eau du souvenir
mais j'ai moyennement réussi
chaque année par deux fois
27 novembre et 20 juillet
tu me revenais à l'esprit
comme chaque fois que quelqu'un s'attribuait le titre de big boss
si on y réfléchit
tu aurais à peu près l'âge de Brigitte Fontaine
dit comme ça
ça ressemble à un collage dada mal préparé
mais joint au fait que j'ai récemment réalisé que mon grand-père paternel
a commencé son premier mandat de maire dans une petite ville de province l'année même où les Pistols ont sorti Nevermind the bollocks
il y a de quoi réfléchir à la notion d'époque
j'ai jamais rien pigé au postmodernisme
20:19 Publié dans Bouts de peau | Tags : bruce lee, petit dragon, anniversaire, nevermind th bollocks | Lien permanent | Commentaires (0)
19/08/2013
Fin de série III (Mois d'août - remise en forme)
ce putain d'ULM repasse au-dessus de ma tête
il y a un moment où il faut prendre des décisions
malgré la joie des brins d'herbe dans le dos
j'ouvre les yeux
engin hors de vue
doit se tortiller quelque part au sud-est de mon oreille droite
je le claque contre mon cou
...
putain il siffle encore
tout est fini
il a suffi que j'ouvre les yeux
pour qu'éclate l'évidence
des deux poignées d'amour qui paissent sur le pré à côté de moi
et pendant ce temps-là
j'engraisse
moi
juillet-août
c'est engraisser
bouffe ça
bouffe-moi ça
bouffe-moi ça et ça encore
fais une pause et respire
un petit loukoum avec le pousse-café
faudrait que je me rencarde sur l'Egypte et la Palestine
que j'aille voir un peu comment ça se traîne du côté des pogroms et des chasses au pédé
faudrait que j'aie plus de compassion pour mes frères humains qui n'ont rien d'autre à foutre à la plage que de passer en revue les blogs de poésie sur leur smartphone
faudrait
enfin
soyons sérieux
allongé comme ça sur l'herbe
il y a toujours un demain matin pour ce genre de résolutions
et c'est pas le pire
il y a aussi la conscience
il y a aussi que Bruce Lee est mort maigre
que Cousteau est mort maigre
et Gandhi
et Primo Levi
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(trois séries de pompes plus tard
ça va pas mieux :
Orson Welles est mort gros
mais alors gros putain
Hitchcock est mort gros
Brando est mort gros
et Churchill
et Jimbo
...
allez donc
faire quelque chose de poétique
en août)
08:55 Publié dans fins de séries, Gueules de bois | Tags : fin de série, mois d'août, ulm, remise en forme, gandhi, bruce lee, cousteau, primo levi, orson welles, brando, hitchcock, churchill, morrison | Lien permanent | Commentaires (0)