13/02/2013
Une île et de la picole en février
Ça va déclamer, à Lyon, en février :
Le 23 février à 20 heures à la Boulangerie du Prado, le cycle de création du projet HorS continue avec la compagnie SiSma (pouvez cliquouiller ici à droite).
Cette fois-ci, il s'agit d'une lecture de la pièce L'Île, conçue par Hélène Triboulet avec l'appui textuel de votre serviteur.
Pitch de la pièce :
Père : Tu es fière de toi ? (Fille 1 ne répond pas. Elle commence à se masser les tempes, avec une expression de douleur intense.)
Fille 2 : Te fatigue pas, papa. Elle commence à faire sa mauvaise tête.
Les tortues exercent leur talent d'acteurs sous les pseudonymes de Clémentine Jolivet et Mathieu Dufour.
La soirée continuera avec des lectures de poésie par Frédérick Houdaer et moi-même, sur un accompagnement musical généreusement offert par la moitié des Queers of Montesquieu.
Comme quoi le monde est petit.
Surtout sur une île déserte.
La Boulangerie du Prado : 69 rue Sébastien Gryphe 69007 LYON.
Adhésion à l'année : 2 euros.
Sinon, c'est gratos.
Ensuite, le 25, le Syndicat des poètes va mourir de cirrhose au Cedrats :
Comme vous l'aurez compris, après J'ouïr, il s'agit de trinquer du verbe et de s'enivrer d'odes de vie sans modération avant de partager un apéro.
Garanti sans gueule de bois.
10:03 Publié dans Gueuloir | Tags : lecture de poésie, cedrats souafs, poésie alcoolisée, anas alaili, samantha barendson, brigitte baumié, béatrice brérot, yve bressande, pauline catherinot, grégoire damon, frédérick houdaer, michel thion, boulangerie du prado, hors, sisma, hélène triboulet, théâtre, mathieu dufour, clémentine jolivet, courts-métrages, julien hoes | Lien permanent | Commentaires (0)
11/02/2013
Le Plongeoir des 5 mètres
pas une fugue
un mot
pas un corps
une figure de style
pas une vie
un truc en prose
et pas un prêtre qui ne soit un dictionnaire.
et un anarchisme qui ne soit un glissement de sens.
-
Tu t'es menti quand tu parlais de morale, camarade -
En réalité tu n'engageais que ton corps.
Et tu te faisais encore des illusions sur ce que tu appelais le quotidien - il n'y a jamais eu un moment assez plat pour que le choix ne soit entre mourir de honte du haut de ton plongeoir
OU BIEN
t'écraser sur les dalles de la piscine -
Et ta seule déveine fut de naître ainsi, aux yeux de tous - ventre blanc bedonnant slip de bain Droopy imprimé au Vietnam - you know what ?- l'élastique qui te cisaille la peau aussi contient une vérité utile
saut de l'ange
les filles sur leur serviette
vent gifflant le visage
les bras du maître-nageur
des yeux partout
que diront-ils à ta mère
milliers de voix réverbérées
...
oublie
16:07 Publié dans Bouts de peau | Tags : plongeoir, piscine, slip de bain, droopy, corps, style | Lien permanent | Commentaires (0)
08/02/2013
Tortues et héros
Après
Longtemps après
C'est vrai que ça a été chouette d'être médecins et avocats
De construire sa petite barrière et de la peindre en blanc
Double couche ripolin belle ouvrage réussite
A une toute petite fêlure près - mais impossible à recouvrir - la peur
De ne pas avoir l'air à la hauteur de cette magnifique journée
Et puis de la suivante
Et ainsi de suite
Tout ça parce qu'au commencement l'homme le plus important du monde
C'était pas Churchill
C'était pas Mahatmah
C'était pas ton papa
C'était le commandant Cousteau
C'est comme ça
Les chiffres ne mentent pas
Même plus tard
Quand il a fallu être Bruce Lee pour épater les gars
Quand il a fallu être Henry Miller pour épater les filles
Et même quand il a fallu être Morrison pour encaisser tout ce whisky
Un seul gardait le cap
Le commandant
Normal, tu me diras
C'était le seul à savoir na-na-na-na-
naviguer
Qu'est-ce que t'y peux
T'as beau savoir que ce n'est pas les génies qui font les légendes
Mais les mecs photogéniques
Que ce n'est pas les inventeurs de scaphandres qui font l'Histoire
Mais ceux qui se font filmer avec
Et que ce n'est ni la Pléiade ni la Bibliothèque Verte qui absolvent les vieilles photos gênantes du temps de l'Occupation
Mais la Calypso filant dans le silence de la nuit
T'as beau le savoir
La tortue marine met toujours son année à rejoindre son lieu de ponte
T'as beau avoir raison d'être un individu
Un unique
Un seul soleil
Et de faire de la minute ton champ de bataille
- t'en laisserais pas une seule, de minute
renoncer à son droit au bonheur -
Et t'as beau savoir que t'es dans ton droit
N'empêche que sur 200 oeufs pondus seuls 10 à 12 % bébés tortues parviendront à la mer
Et ça tu peux pas l'ignorer, ça
Après
Longtemps après quand tu y pense
Un whisky-Morrison derrière la barrière blanche
Ca fait comme un grumeau dans la conscience
17:15 Publié dans Gueules de bois | Tags : commandant cousteau, tortues, calypso, barrières | Lien permanent | Commentaires (0)