03/04/2013
A un fils de l'homme ressuscité en retard
ta chair
j'ai bien vu ta chair
et ton sang
affiché dans un filtre rouge de projecteur
tu es le genre de mecs
qui ne se nourrit que d'applaudissements et de boissons fortes
et bien que tu titubes déjà un peu
je sais que tu partiras plus maigre à la fermeture
beaucoup trop d'âmes perdues dans ce bar
ici personne n'a l'air de savoir pourquoi il est là
mais il seront sauvés quand même
tu l'as promis à ta guitare
il faudra que tu crèves en faisant ça
ou que tu deviennes invisible
mais tu n'arrêteras pas de jouer
dans l'espace entre tes pieds et ce qui te sert de tête
c'est comme si on t'offrait l'Olympia pour tes trente ans de carrière
chacun son métier
les autres prennent
une nouvelle tournée leurs cigarettes dans la poche intérieure
un instant ils te regardent distraitement t'épingler tes stigmates en open de ré
s'ils prêtaient attention aux paroles
ils se demanderaient
où peut bien se loger la divinité
dans tout ce mâle et animal
mais dans ce brouhaha
tu pourrais lâcher le code de la force de frappe
sans être inquiété par les services secrets
alors tu leurs distilles tranquille
tu leur injectes toujours correct
tes plus mauvaises pensées
tu travailles à être le pire d'entre nous
à ceci près
toi
tu donnes
10:14 Publié dans Bouts de peau | Tags : chair, bar, brouhaha, sang, projecteurs, intermitants du spectacles, applaudissements, guitare | Lien permanent | Commentaires (0)