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13/08/2012

Cap d'Agde

Se baigner à poil dans la mer de botox retraités qui grillent dans la baie

c'est moins complexer sur bide bibendum blanc en banane

& moins complexer

sur bite bidule en berne en bout de proue

 

comme

 

se raconter dans soirées spoken word en sous-sols stéphanois

c'est moins complexer sur bla-bla verbe bidon

qui bouillonne au robinet du bavoir à passion

 

comme

 

se coucher dans les vagues avec de l'eau jusqu'au mi du visage

et ne plus respirer

c'est moins complexer d'avoir été il y a longtemps une algue

et d'en garder un air de famille

12/08/2012

Delft-Amsterdam/Voyage culturel

jamais claqué autant de fric en bouteilles d'eau

jamais autant encaissé de peinture à patine

Vermeer Rembrandt Van Gogh Gauguin

giclées de génie à outrance suce plus d'énergie

que vingt coïts de cachalots

 

on peut en mourir

ou en rester idiot

 

impression d'avoir perdu au points contre une pieuvre gauchère

cumulant les mandats de député européen et de vendeur de fenêtres au porte-à-porte

un truc à plus savoir

quoi faut penser du ciel

 

la prochaine fois

j'irai au Cap d'Agde

 

05/08/2012

Pardon Arthur (2)

Donc, la maison de Rimbaud :

Une grande bâtisse dix-neuvième, sur trois étages. Classe, mais froid. C'est là que Rimbaud a grandi. Actuellement, les grandes pièces vides évoquent la désertion de nobles désargentés, mais ce qui a surtout déserté, c'est évidemment la poésie. Actuellement, une expo propose un voyage à travers les voyages de devinez qui, c'est-à-dire des compositions photographiques accompagnées de montages sonores des textes du Maîaîaîaîtreeeee.......... Sauf que les poèmes, lettres, listes de courses, antisèches du pauvre Arthur sont inaudibles et les photos minuscules, ce qui fait un effet de vide vertigineux sous trois haut de plafonds. Le fascicule ne ment pas : "Plus qu'à faire entendre ces textes, faire sentir, faire humer leur rythme tellurique, leur force indicible pour donner envie de lire..." Les points de suspention sont d'origine. Et les fous-rires commencent.

C'est là que mon  pote J. s'est mis à improviser un pogo en hommage au dérèglement de tous les sens. Il faut dire que J. est un grand fan de Rimbaud.

Et là, ô miracle : Vitalie débarque. Ou du moins son ersatz, imposante blonde germanique qui a poinçonné nos tickets quelques minutes plus tôt. Elle fulmine :

" Non, non, vous faites beaucoup trop de bruit, il va falloir vous arrêter, sinon..."

Sinon quoi ? Nous étions les seuls visiteurs, les seuls peut-être à avoir assez d'humour pour accepter de perdre un quart d'heure de vie qui ne reviendra jamais.

Pauvre Arthur ! Moi aussi, à sa place, je serais mort.