18/05/2020
Nota bene
Il arrive qu'un type débarque sur ce blog
(ou une fille - mais en général c'est un type)
et se dirige directement vers le meuble à apéro.
Il sait où c'est. Pas de problème pour moi, c'est là pour ça.
Le type se verse alors un bon gros Ricard 2/3-1/3
et râle contre les bacs à glaçons fantaisie à moitié fondus - bien.
On cause un peu et puis, au bout d'un moment il se lève de son tabouret et se met à regarder autour de lui.
Il renifle. C'est de la poésie, ça ? Yep.
Bon, bon, bon, bon.
En général il (ou elle, mais le plus souvent il) se gratte la tête.
Se rassoit, jette un regard sur la table basse, je pige, je lui reverse.
Un Ricard, même dosage.
On mâchonne un moment quelques chips ramollies et puis il me dit : Bof.
Ou alors : De vous j'attends mieux.
OK, OK, je dis. En réalité je suis vexé comme une colonie de poux dans une école maternelle mais j'essaie de n'en rien laisser pareil.
Faut savoir (là c'est moi qui parle) que vous vous trouvez actuellement dans un cahier de brouillon.
C'est un cahier de brouillon à ciel ouvert, c'est comme ça, c'est peut-être un peu con mais c'est comme ça,
un cahier où il y a toujours quelques glaçons dans le freezer, et un fond de bouteille pour les amis.
Ou les ennemis. Ou les gens qui s'en foutent, mais qui pourraient, ou non, devenir des amis.
Hum-hum fait le type. N'a pas l'air totalement convaincu mais ça j'ai l'habitude.
En réalité je reprends, je reviens ici surtout pour essayer des trucs. C'est pour les moments où je ne suis pas sur un projet précis, où j'ai une idée ou un bout de phrase.
Que l'idée ou le bout de phrase n'est pas assez robuste pour s'imprimer sur du papier, mais que je me dis que
que je me dis que ça vaut la peine d'essayer,
que ça ne mange pas de pain.
Ainsi donc je dis (j'essaye de sourire mais le type ou la fille me lorgne alors sans expression)
ainsi donc bah c'est vrai qu'il y a des choses ici qui sont bof. Qui ne donneront rien.
C'est comme ça, je dis. Mais vous savez c'est juste un blog c'est comme Facebook, ça ne porte pas à conséquence.
Hum hum fait alors le type.
Il me regarde alors avec peut-être encore moins d'expression que tout à l'heure, ce qui est une sorte d'exploit quand même.
Hum hum.
En réalité je crois qu'il hésite à replonger la main dans mon paquet de chips ramollies, parce que ce n'est pas vraiment bon, mais quand même, après deux Ricards 2/3-1/3 on a bien envie de quelque chose de salé pour s'amuser la bouche.
09:50 Publié dans Bouts de peau, Conneries | Lien permanent | Commentaires (0)
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