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17/10/2019

Jean-Claude requiem

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Chacun a un Jean-Claude quelque part.

Celui-ci on le connaît, on en a parlé.

Jean-Claude est celui qui hante :

Celui qu’on n’a pas entendu venir.

Quelles que fussent notre hâte et notre anxiété

Jean-Claude était là à notre arrivée.

 

A partir d’un certain nombre

Ça devient très compliqué de calculer les dates

A partir des directeurs qui vont qui viennent.

Mieux vaut et de beaucoup calculer en Jean-Claude –

1996 : année de la sciatique.

2002 : tendinite et lumbago au second tour.

2013 : 4000 euros sur un bourrin et voyage en Autriche.

 

À partir de 2017 les veines qui gonflent. Les eaux n’exsudent plus.

 

Jean-Claude, c’est-à-dire : le sous-sol. Les coulisses. Le service technique.

Jean-Claude : la silhouette. La bizarre voix traînante et les tournures un peu précieuses.

Jean-Claude c’est-à-dire le transpalette, compacter les cartons. Vider les caisses pour le pilon.

Jean-Claude, la peine. Et sa mère. Et le souffle. Ces putains d’assureurs privés.

 

Chacun a un Jean-Claude qui meurt quelque part

Pour un péché un peu minable

Dont on n’a même pas eu conscience –

Ce n’est que tard, bien plus tard,

Tout vieux tout flétris

Que nous ouvrons un œil pendant la sieste

Et nous frappons le front – Ah mais ouais ! C’était ça ?

Rien que ça ? Quand même…

­– Bah si. Ça a pu jouer.

Avant de nous rendormir.

 

Un Jean-Claude meurt.

Ailleurs – mais seulement si infiniment d’amour,

Seulement si infiniment de patience et de respect des procédures,

Un Enzo naît.

On appelle ça la chaîne du vivant.

 

Oui mais.

Sommes-nous sûrs de la dire assez ?

 

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