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28/09/2019

GTP (version périmètre ombilical)

expliquez-moi ça scientifiquement :

quand j'écris un Gros Truc en Prose

je deviens instantanément gros

(gros comme un gros bout de viande - comme Luciano Pavarotti - comme la mauvaise foi d'un vendeur de souvenirs napolitain - comme Orson Welles plutôt que comme Marlon Brando, j'espère - comme Mathias Enard)

alors que quand j'écris des poèmes,

je deviens irrémédiablement maigre

(comme un clou qui sort de thalasso - comme le remords d'un CRS un samedi - comme le salaire d'un technicien de surface au noir - comme un chaton aveugle à qui il manque une patte qui tremble dans le fossé - comme mes chances de toucher le gros lot de l'Euromillions ou du Goncourt)

est-ce qu'il faudrait m'attaquer à des poèmes en prose

ou à un roman en vers

pour atteindre mon poids de forme ?

 

23/09/2019

Des nouvelles du Gros Truc en Prose (GTP) : soudain

dans le tapuscrit de 273 pages

qui constitue mon GTP à ce jour,

le mot soudain (variante : soudainement)

apparaît 47 fois.

 

les personnages qui respirent et s'agitent ici

vivent donc un truc soudain toutes les 5.8085106383 pages.

 

et encore : sans que j'aie pris en compte les

tout à coup

les

tout d'un coup

et les

sans crier gare.

 

leur vie est vraiment

passionnante, n'est-ce pas ?

 

21/09/2019

Des nouvelles du Gros Truc en Prose (GTP)

800px-Caravaggio_-_Saint_Jerome_Writing,_c1606.jpg

 

Cher monde cruel,

 

Ça fait longtemps - trop longtemps - que nous ne nous sommes pas parlé.

Je sais. C'est de ma faute. Mais je t'avais prévenu : j'étais occupé avec mon Gros Truc en Prose.

À shooter cinq cents heures de rush pour une liasse de 270 pages.

À passer mes nuits et mes jours dans la salle de montage, à me nourrir de la substance noire qui apparaît spontanément sous mes ongles.

À polir le plan, à visser des chevilles, à lustrer la structure, parce que les Gros Trucs en prose sont surtout une affaire de structure.

À faire comprendre à la femme que j'aime que tous ces trucs           avec les blancs typographiques les majuscules et les italiques C'EST AVANT TOUT une question d'oreille.

Bref, je faisais comme le gars de l'huile sur toile ci-dessus,

je traduisais les évangiles.

(Si si, tu verras, tu verras.)

Maintenant, le Gros Truc en Prose est pratiquement fini.

C'est affreux.

J'ai très peur de rester tout seul comme une merde.

Alors, cher monde cruel, me revoilà :

Je vais me remettre à utiliser Hautetfort pour bidouiller des trucs,

enclencher des machins.

Des fois, ce sera des poèmes.

Des fois, des considérations sur le Gros Truc en Prose.

Des fois, ce sera bon.

Des fois, ce sera pourri.

Ce n'est pas grave : ceci est un cahier de brouillon à ciel ouvert.

Bisou.