19/01/2013
Dactyles
Après tout ça ma seule certitude
C'est que j'ai été une sténo-dactylo très méchante dans une vie antérieure
Chaque soir, comme ça
Je tape une petite demi-heure
Quoi que dise la météo quoi que vendent les gros titres
Je tape
J'en ai besoin
C'est mes altères, mon clavier d'ordinateur
Et mes compléments alimentaires et mon abonnement à la salle de sport
Tape
Sur les amis sur la mémoire
Sur les cartes postales sur le retraitement des déchets
Tape
Sur les avantages fiscaux que promet le CNL
A tout individu pouvant prouver
Qu'il est capable d'écrire un sonnet régulier
Tape
Sur n'importe quoi ou sur Dieu
Mais tape
Avec régularité
Ce ne sont pas les paroles qui comptent
C'est la musique
Tactactactactactactactactactactactactactac
La belle mitrailleuse
D'exister
Comme quoi toi et tes haïkus aussi
Pouvez faire dans l'épique
Ne tape pas
Sur la grève des transports et le lancement des soldes
Mais tape sur tes semblables en prière dans les rayons de la supérette
Le Sacré
Est une dette souveraine dans laquelle tu t'engouffres en tapant
Et que tu vois s'élargir à mesure que tu tapes
Gouffre Ô maman universelle sans langage
Câlin de strychnine toute douce et toute sucrée
Elle aime bien quand tu tapes
Au moins, tu ne vas pas traîner dehors
Tes haïkus font des cents et des mille kilooctets
Pas d'inquiétude
Dis-toi que ce sont des haïkus occidentaux
08:11 Publié dans Bouts de peau | Tags : taper, sténo-dactylo, épique, haïku | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
En photo & en short, M'sieurs dames, William Faulkner !
Écrit par : Frédérick Houdaer | 29/01/2013
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