17/04/2013
Merci Margaret
je sais
je retarde
ça m'a pris une bonne semaine pour bien mâcher
c'était de la viande coriace
tout le monde le savait
mais a-t-on déjà vu un cadavre
avec une pareille gueule d'époque
Ô Margaret
au nom de tout ce qui crève et qui hait dans cette époque à trop de travailleurs et pas assez de papes
je dois te dire
MERCI
au moment où il y en avait
qui avaient suffisamment peu d'imagination pour gravir des montagnes ou partir dans le grand Nord en solitaire
toi
tu mettais la faim le froid l'angoisse les craquelures des lèvres et des mains
à la portée de tout bon travailleur inscrit au registre
et
quand ça rigolait à l'ouest du rideau en exhibant ses géraniumes et sa deuxième voiture
toi
tu créais des héros à pile ou face
entre crever ou fonder un groupe de rock
et
alors qu'il y en avait d'assez nostalgico-cuculs
pour enterrer les grandes épopées du XXè siècle
dans des romans historiques
toi
tu te battais pour que les vrais héros chiliens aient une sépulture décente
bon
on ne va pas se mentir
il y avait un certain conformisme à mourir au printemps 2013
quand on avait eu sa gueule
attestée par mille et mille feuilles de chou
mais toi
même à ce moment-là tu es arrivée à ne créer rien d'unanime
à faire résonner le fond de haine qui sommeille en chacun de nous
au moment précis où on désespérait
d'être encore capables de ressentir
quelque chose de fort
c'est encore un exploit
à reporter
dans tes oeuvres complètes
09:49 Publié dans Gueules de bois | Tags : remerciements, margaret tatcher, mort au printemps 2013 | Lien permanent | Commentaires (0)
12/04/2013
Mille e tre
le fait
que j'aie eu
autant d'employeurs
que toi de femmes
Don Juan
et le fait
que j'aie cru à chaque fois
que c'était pour de bon
que ça durerait toujours
que nous nous retrouverions
dans cinquante ans
sous une tonnelle
à recompter les bleus et les bosses
avec la complicité des grands adversaires
et l'habitude
plus forte que les rancoeurs coagulées
suffisent-ils
à faire
de ma vie
une histoire
digne d'enflammer les conteurs
de demain ?
08:40 Publié dans Bouts de peau | Tags : mille e tre, employeurs, rancoeurs | Lien permanent | Commentaires (0)
11/04/2013
BoXon n°28
Stéphane Hessel n'a jamais publié dans BoXon.
Hugo Chavez n'a jamais publié dans BoXon.
Jérôme Savary n'a jamais publié dans BoXon.
Fred n'a jamais publié dans BoXon (c'est dommage).
Jean-Marc Roberts n'a jamais publié BoXon.
Daniel Darc n'a jamais chanté dans BoXon.
Alvin Lee n'a jamais joué de solos ultrarapides avec la typo de BoXon (mais d'autres l'ont fait à sa place).
Margaret Tatcher n'a jamais laissé aller la grève de la ponctuation chez les auteurs de BoXon jusqu'à ses conséquences les plus dramatiques (mais elle reste une source d'inspiration).
Par contre, Cyrille Bret, Jean-Marc Proust, Claude Yvroud, moi-même, Boris Crack, Nicolas Panabière, Yannick Torlini, Norbert Barbe, Julien d'Abrigeon, Sebastian Dicenaire, Patrice Luchet, Zeng Léo & Su-Fei, Georges Hassoméris, Jean-Luc Michel, Nicolas Chazel, Méryl Marchetti, Sophie Nivet, Alain Snyers, Jean Bourmousse, Gilles Cabut ont publié dans le BoXon n°28, disponible maintenant.
Poussez pas derrière. Y en aura pour tout le monde.
08:33 Publié dans Publications, Revues | Lien permanent | Commentaires (0)